Le gouvernement vietnamien a promis de libérer 1 000 ours en captivité, dont la bile est destinée à être commercialisée dans le cadre de traitements médicaux traditionnels.
Le Vietnam vient de bannir mercredi 19 juillet 2017 les fermes exploitant les ours pour leur bile, destinée à la médecine traditionnelle. La bile des ours contiendrait en effet un acide pouvant aider à traiter des maladies du foie et de la vésicule biliaire, et aurait entre autres des prétendues vertus aphrodisiaques.
Des maux banals pour lesquels des médicaments à base de plantes sont disponibles et tout aussi efficaces.
Le pays a ainsi promis de libérer plus de 1 000 ours encore exploités dans des fermes afin de mettre définitivement un terme à ce commerce illégal, qui sévit malgré la convention de Washington de 1980, relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
En effet, la chasse, le trafic et l’élevage d’ours sont interdits au Vietnam, mais il était possible d’en avoir un comme animal de compagnie : c’est cette faille qui permettait jusqu’alors à ces fermes illicites de prospérer.
Mettre un terme au commerce de bile d’ours d’ici à cinq ans
Victimes de mauvais traitements, les ours exploités dans ces fermes ne survivent généralement pas plus d’un mois, comme le rapporte le site Sciences et Avenir. Ces dernières années, des centaines d’ours sont morts des suites de leur surexploitation scandaleuse.
Ils sont régulièrement drogués et immobilisés dans d’étroites cages, l’abdomen perforé par un cathéter ou une fistule reliés à leur vésicule biliaire, et sont très peu nourris car un organisme à jeun produit plus de bile.
Par ailleurs, l’absence de contrôle des traitements vendus par ces fermes les rend dangereux pour celui qui les ingurgite. L’administration vietnamienne des forêts, VNForest, et l’ONG Animals Asia ont donc signé un accord "historique" pour sauver tous les ours restant dans les fermes et s’engager à mettre fin au commerce de la bile dans les cinq ans. Un programme qui devrait coûter jusqu’à 20 millions de dollars (17,3 millions d’euros) pour reloger ces ours dans des centres adaptés à leurs besoins :
"Souvent, les ours sauvés de l’industrie de la bile sont tellement traumatisés qu’ils ont du mal à s’adapter à de plus grands espaces et de nouvelles expériences. Certains ont même été remarqués car ils s’émerveillaient de voir le ciel pour la première fois", explique l’ONG sur son site.
Signe d’amélioration : le Vietnam compterait environ 1 200 ours en captivité aujourd’hui contre plus de 4 000 en captivité en 2005. Néanmoins, le pays reste une destination de choix en Asie pour se procurer des traitements issus du trafic d’animaux sauvages.
www.experts-access.com