« On se couche, on se met en pyjama devant nos collègues. »Charles, steward chez la compagnie Air France, dévoile les coulisses des vols long-courriers.

Les postes de repos – ou « crew rest » en anglais – laissent très peu de place à l’intimité. D’ailleurs, il y a très peu de place tout court.

 C’est souvent une porte dérobée, située à l’arrière de l’appareil, qui se fond dans le décor et échappe aux yeux des passagers. Derrière, un escalier donne accès à l’espace de repos du personnel navigant. Enfin ça, c’est dans les avions Boeing

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L’espace de repos se situe au-dessus de la cabine des passagers dans les Boeing 777.
(Photo : Boeing)

Pièce sans fenêtre, étroite

Leur « espace détente » ? Une pièce sans fenêtre, étroite, généralement composée de couchettes, fermées par des rideaux, avec couvertures, oreillers. Parfois, il y a même des pyjamas, cela dépend des compagnies aériennes. Mais cet espace de repos ne doit pas empiéter sur la place disponible pour les sièges passagers, question de rentabilité. Sur les Boeing 777, ce lieu secret se situe au-dessus des coffres à bagages. Dans les Airbus, les hôtesses de l’air et stewards descendent dans les soutes.

avion(Photo : Flickr/CC)

« Si l’on va sur la côte Est américaine, ou les Caraïbes, on se repose uneheure à une heure et demie, pour une durée de vol de 7-8 heures, explique Charles. Pour les vols les plus longs – Chili, Singapour – ça peut aller jusqu’à 3 heures, 3 heures 30 de repos. » L’équipage est scindé en deux, une moitié se repose, l’autre reste sur le pont pour la sécurité et les passagers.

Pas un 5 étoiles

3 heures 30 de repos, est-ce vraiment reposant ? « On n’est pas 100 % tranquilles, il y a des turbulences, on est obligé de mettre une ceinture de sécurité, raconte Charles. Ce n’est pas un 5 étoiles, mais on est couché à plat. »

avionLe personnel navigant peut se reposer environ 3 heures lors d’un vol long-courrier. (Photo : Boeing)

À raison de quatre à cinq vols long-courriers par mois, le rythme est assez difficile à tenir. « Quand on enchaîne les vols, c’est épuisant. Le plus fatiguant, c’est quand on fait est-ouest, Tokyo-New York par exemple, admet le steward. C’est difficile avec le décalage horaire. » Pour un aller-retour New York-Paris, le personnel navigant reste 24 heures sur place, 48 heures sur la côte Pacifique. « Franchement, je suis trop fatigué pour faire du tourisme. Je fais un resto, quelques magasins et c’est tout en 24 heures », remarque Charles.

Difficile de récupérer

Après un vol long-courrier, la phase de repos est généralement de deux jours. C’est une fatigue qui s’accumule, sur le long terme comme l’a constaté Christophe Pillet, steward et secrétaire de la section Air France au Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC). « Physiologiquement, c’est très compliqué de retrouver un rythme de sommeil et d’alimentation. Mais personne ne gère de la même manière. »

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Le pilote, lui, peut aussi prendre des phases de repos dans le cockpit. (Photo : Boeing)

Charles mentionne des insomnies ou au contraire des envies soudaines de dormir. « C’est très difficile de récupérer de la fatigue des vols long-courrier, convient le syndicaliste. Sur les moyen-courriers, c’est plus une fatigue quotidienne que l’on peut récupérer avec une ou deux bonnes nuits de sommeil. » Sur ces vols plus courts, il n’existe pas de postes de repos, ni même d’endroit pour se restaurer. Généralement, le personnel navigant mange sur le pouce à tour de rôle dans le « galley », la « cuisine » de l’avion.

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Sur un vol de 13 heures, il est important pour le personnel navigant de pouvoir s’isoler des passagers pour souffler un peu. (Photo : Boeing)

avion (Photo : Reuters/Aaron Harris)
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